Aimer ce que nous sommes...
Et si le temps m'offrait
L'aumône de lui-même
Je l'utiliserais
Encore et bien fait
A aimer ce que tu es
A aimer ce que je suis
En somme
Aimer ce que nous sommes
Parfois.
[ ... ]
On rentre à pied de ses cours, l'esprit ailleurs; on avance sans trop regarder ce qu'il se passe alentour parce que NOUS SOMMES ce qu'il se passe autour.
On ne pense plus vraiment à son moi existant, mais à tout un ensemble.Pas vraiment de l'égocentrisme, juste un énorme coup de je ne sais quoi, mais de quelque chose. On existe sans réellement exister.
J'ai très peur en ce moment de replonger dans ce que j'appelle le dépressionisme.
Je croyais enfin m'en être sortie , enfin m'en être sortie.
J'ai très peur...
Vite. Je m'arrête dans une pharmacie, je demande du magnésium.
Il paraîtrait que c'est normal le coup de fatigue.
J'en avale deux trucs qui fondent dans la bouche, sans trop y croire.
Quand on a eu l'habitude d'être sous antidép', anxyo et somnifère à haute dose pendant 10 ans, on reste dubitative en avalant du magnésium quand on ressent les nouveaux symptômes que l'on connaît bien. Mais on espère...
Qu'on se trompe et qu'on ne replonge pas.
Mes amis se casent.
Changent. Deviennent sérieux, amoureux, scotchent à leur portable, guettent si y a pas un mini texto qui déboule.
Je sais que je ne suis pas seule.
Mais c'est dur de voir le bonheur sur le visage de ceux qu'on aime sans pour autant participer à ce bonheur. A part dire : " Je suis contente pour toi".
On s'éloigne. C'est l'ordre naturel des choses.
On ne s'attend plus vraiment comme avant.
Je ne leur en veux pas. Je les aime toujours. C'est juste eux qui ne m'aime plus vraiment comme avant. Ils m'aiment autrement.
[ ... ]
Me suis surprise à répondre à l'un d'entre eux tout sautillant qui me disait que c'est l'amour qui le transcende, "t'es con". Il me demande si je n'ai jamais vécu cela; j'ai rétorqué : Si.
J'ai reparlé de lui, de ce Garçon nommé ici " Catharsis" que je croisais dans mon lit avec qui je parlais de littérature et qui m'a faite découvrir Boulgakov et Preisner ... J'ai décidé d'arrêter de raconter cette histoire ça me fait mal.
Aujourd'hui encore.
Je n'ai pas retrouvé cette sensation magnifique qui fait que par delà les corps, le partage.
[ ... ]
D'ailleurs, tant que nous sommes dans le champs de la confidence.
Cet ami que je traitais de " Petit Con "...
Finalement comprendre aujourd'hui que ce n'est pas lui que j'aime, mais sa bête jeunesse et tout ce qu'il lui reste à découvrir par lui même.
Que par delà sa bêtise, il est le symbole d'une période de ma vie que je voudrais tellement revivre.
Revivre.
Je sais, je sais, il me faut vivre.
Découvrez Christophe!