O-ba-ma [ clap clap ] O-ba-ma [ clap clap ]
Il fait chaud dans la salle. Je n’aime pas être enfermée dans cette superficie minimale entassée avec les autres filles qui m’accompagnent en cours. Mentalement, j’opère une espèce de repli sur moi-même et me décompose physiquement.
Je suis perpétuellement « obligée de » dans ma tête et toutes les actions que je mène sont la finalité d’obligations que je considère comme aliénantes. C’est beaucoup trop dur pour mon psychisme actuel et du coup mon enveloppe corporelle en pâtie.
Et merde, voilà que la prof s’excite parce qu’elle a du faire passer un oral à quelqu’un et que cela s’est mal passé.
Elle nous parle comme si nous étions des déchets humains. Je comprends parfaitement son point de vue et il est clair que si je devais être la prof de cette classe de dégénérées mentales brushinguées, sans nul doute que je serais aussi amère qu’elle. Ca y est elle a fini son laïus. Le calme revient à peu près, je vais enfin pouvoir retourner dans les méandres de mes pensées philosophiques.
Je suis en plein milieu du livre qu'a écrit Obama : " Les rêves de mon père". Je suis sur le cul. Outre le fait que ce livre ne pouvait pas intrinsèquement être un coup marketing de la part d'Obama ou de sa maison d'édition - ce livre est sorti il y a plus de dix ans - Obama écrit bien. Obama pense bien. Obama est beau. Obama, Obama, Obama...
Je n'aime pas faire de l'apologie gratuite. Je dois même vous avouer que mon caratère de merde me pouse même plus à être toujours à contre-courant et à la jouer cynisme et provocation avant de reconnaître qu'en effet les autres ont peut-être raison, voir plus raison que ma personne - mais bon, si je devais encore me lancer dans une de mes digressions habituelles, je pourrais dire que la vérité et/ou la raison ne se trouve dans un état figé et que c'est quelque chose de mouvant et d'immatériel, blabla, Socrate, Platon... ( Amen ).
«Il n’y a pas une Amérique libérale et une Amérique conservatrice, il n’y a que les Etats-Unis d’Amérique. Il n’y a pas une Amérique noire, une Amérique blanche, une Amérique latino et une Amérique asiatique, il n’y a que les Etats-Unis d’Amérique»
Il n'empêche que jusqu'à présent, j'ai surtout eu la nette impression que tout le monde était devenu Obamamaniac pour suivre un mouvement. Non parce qu'on avait réllement su ce qu'il était. Comme l'Abbé Pierre, Martin Luther King, Mère Thérésa, ou tout autre personnage populaire, rares sont ceux qui connaissent avant de parler et de prendre position.
Ainsi, je suis contente jusqu'à présent de m'être abstenue sur Obama et d'avoir laissé l'effet de mode passer. Me renseigner plus en profondeur à mon rythme, sans suivre une vague de popularité et un phénomène médiatique ...
Néanmoins, je me dois de conclure cet article par cette remarque personnelle : nombreux sont ceux qui me disent " Vive Obama, un noir comme président ! ". Ce qui provoque en moi une réflexion : Obama n'est pas pour moi un noir, ni un blanc, ni un démocrate. Il est juste Obama.
[ Je sais c'est super profond ce que je viens d'écrire .... ]