Le jour où Brian est devenu vieux...

Publié le par Divine

Ces temps-ci, le fan du Placebo des premières années a forcément le poil qui se hérisse en évoquant Brian Molko.



  Parce qu'il fut un temps où, tout en androgynie et en coup de gueule, le type symbolisait une certaine forme d'insoumission et de vie rock'n'roll. Ah, l'époque bénie où Brian cachait ses cernes sous d'épaisses lunettes de soleil, bouteille de vodka à la main, et racontait qu'il emmerdait les critiques musicaux. L'époque durant laquelle le tour bus de la bande à Molko était un réservoir de cocaïne, où les groupies entraient et sortaient librement. Allez, disons-le tout net : l'époque où Placebo était jeune. Et fougueux. Où la musique était  adolescente, et ne donnait de leçons à personne. Brian Molko était bisexuel et choquait tout le monde.

Placebo, en ces temps reculés, était une sorte de groupe punk dans l'attitude et l'acharnement à vouloir rester jeune. 

Mais voilà, Brian Molko a vieilli. Et, un malheur n'arrivant jamais seul, le groupe a trouvé la recette du succès et s'est mis à reproduire des mélodies qui marchent, en surjouant les dissonnances et le décalage. Brian Molko s'est rangé des bagnoles, en essayant de garder à tout prix son image gothique, et anti-système. Mais ce que Brian ne sait pas, et qu'on devra lui dire un jour, c'est que personne n'est dupe.

L'année dernière, l'ami Molko a osé porter plainte contre Voici, pour le motif qu'une photo publiée dans le magazine portait "atteinte à son image de marginal". La photo le montrait en train de balader son fils en poussette dans le zoo de Vincennes. Et là, on écarquille les yeux pour s'assurer qu'on n'a pas lu de travers. Il n'est même pas nécessaire de s'étendre sur l'incroyable mauvais goût de cette affaire, que Brian a -évidemment- perdue. Il réclamait 8000 euros à Voici, le bougre.

Bien entendu, les indices du même genre pleuvent sur le Net. Brian (vidéo ci-dessous), arrête son concert parce que deux types se battent dans le public. Il leur fait la morale. Il croise les bras, papy est en colère. Leur demande de ne pas faire les enfants. "On aimerait que les concerts de Placebo soient un endroit "safe".







Brian devrait se rassurer : le public pré-ado du groupe n'est pas le plus dangereux qui soit. Les gothiques qui viennent encore sont accoudés dans un coin. Et les fans de rock indé ont mis les voiles depuis des lustres - depuis 2003, en gros, et la tournée des Zenith.

Allez, pour terminer : Brian et sa hantise des bootlegs, et de tout contenu illégal en général,  Brian qui arrête son concert en demandant aux gens d'arrêter les flashs, ça l'empêche de se concentrer. Brian qui, en plus d'être devenu vieux dans sa tête, est aujourd'hui un mégalo fier de son oeuvre. Alors tout ça, d'accord. Hétéro, marié, papa, désintoxiqué, parfait. L'ado a grandi. Mais la politesse, alors, serait de ne pas essayer de faire croire le contraire.

Ce billet, écrit par un fan déçu, n'est pas un coup de gueule ; c'est un requiem.


Publié dans Altruisme Admiratif

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B
Je suis anti-punk, désolé... je ne trouve aucun intérêt à vivre en marge de la société tel un parasite. Ma philosophie c'est manipuler le système à son profit, pas le contraire. Et quand Brian rentre dans cette logique, je ne trouve rien de choquant. En quoi faut-il être incorrect pour être rock, être bi ou homo pour être ghotique... je trouve ça démodé! Les choses évoluent, et du moment qu'ils font de le bonne zik ça me vas complètement. Alors arrête d'insulter les fans de placebo parce qu'ils sont différent de toi... à bon entendeur!
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